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Quand des Kazakhs émigrés au Turkménistan reviennent au pays 

Depuis 2005 et l’appel du président kazakh au retour des minorités kazakhes émigrées, près d’un million de personnes sont revenues au Kazakhstan. Mais les conditions de vie de certains sont loin d’être idéales.

Astana Kazakhstan Oralmans Banlieue
Une vue d'une banlieue d'Astana, où résident Zinech Esmaganbetov.

Depuis 2005 et l’appel du président kazakh au retour des minorités kazakhes émigrées, près d’un million de personnes sont revenues au Kazakhstan. Mais les conditions de vie de certains sont loin d’être idéales.

Novastan reprend et traduit ici un reportage de Tengrinews, réalisé par Renat Tachkinbaev pour le texte et Tourar Kazangapov pour les photos.

Zinech et Madina Esmaganbetov, toutes deux Turkmènes, sont arrivées à Astana, la capitale kazakhe, il y a 10 ans. C’est suite à l’appel lancé en 2005 par Noursoultan Nazarbaïev qu’elles ont décidé de revenir dans leur pays natal. A ce moment-là, le président du Kazakhstan a appelé l’ensemble des « oralmans », les Kazakhs de nationalité émigrés à l’étranger, à rentrer.

De nationalité et non de citoyenneté, la différence est d’importance. De fait, si la citoyenneté correspond à un titre civique, la nationalité correspond à l’ethnie, l’identité personnelle. Les nationaux Kazakhs étaient principalement installés en Ouzbékistan, en Mongolie et au Turkménistan.

Un voyage dantesque

Dans ce reportage de Tengrinews, Zinech et Madina Esmaganbetov racontent comment elles ont préparé leur départ, planifiant chaque détail. De fait, le pouvoir turkmène fait tout pour empêcher les habitants de sortir du pays. Leur déménagement depuis Achgabat, la capitale turkmène, a ressemblé à une opération secrète, qui à tout moment aurait pu être empêchée.

Pour quitter le Turkménistan, la famille a même dû verser des pots de vin. Mais tous ces efforts n’ont-ils pas été vains ? A cette question, la mère, Zinech, et la fille, Madina, répondent différemment. La fille répond qu’elle se sent au Kazakhstan comme à la maison, la mère regrette sa décision de déménager. A Achgabat, elles avaient un vaste appartement dans un quartier d’élite. A Astana, la mère, ses deux enfants et sa petite fille vivent dans une datcha, tandis que sa fille et ses quatre enfants louent une chambre dans un appartement communautaire.

5 filles dans un foyer

Madina Esmaganbetova vit avec ses cinq filles dans une chambre d’un foyer de deux étages au carrefour de Souloutal, un quartier d’Astana encore appelé « nouveau Seyfoulina ».

Madina paie 55 000 tengués (160 euros) pour sa chambre, plus les charges. Elle dispose d’un salaire de 43600 tengués (127 euros). L’argent manque continuellement, et des organismes caritatifs lui viennent en aide.

La plus âgée des filles, Maryam (au centre), est en 6ème. Les autres ont sept, cinq, quatre et deux ans. « Nora, Djenetta, Zeynep, Leïla » décrit Madina, énumérant les noms des enfants.

Madina montre aux reporters de Tengrinews son numéro sur la liste d’attente de la mairie. Ce ticket lui a été délivré au cours . . .

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