Militaire et diplomate de carrière, René Cagnat est surtout un passionné d'Asie centrale, qu'il a arpenté de long en large pendant plus de 50 ans. Reconverti en spécialiste de la région, il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'Asie centrale comme La Rumeur des Steppes ou encore Djildiz ou le chant des Monts Célestes.
René Cagnat va publier un nouvel ouvrage sur la région en 2019, ouvrage dont il tient à garder le titre secret. En tant qu'ancien parrain de Novastan (ex-Francekoul), René Cagnat nous permet de publier en exclusivité une nouvelle, issue de son prochain livre.
Cette nouvelle, intitulée L'Islam que j'aime et le leur : l'Islam de Karlygach, relate, de façon romancée, une de ses nombreuses expériences aux milieux des steppes et des montagnes d'Asie centrale. Récit.
« Dans les années 1990, juste après la chute de l'URSS, j'ai eu la chance de servir en ambassade en Asie centrale. Je me suis vite aperçu que cette vaste contrée était souvent devenue, après 70 ans d'Union soviétique, une terra incognita et qu'il fallait y mener une véritable exploration. Ainsi fis-je, de l'Aral au Pamir, avec un merveilleux 4x4 Toyota qui me permettait de me faufiler, partout et en tout temps, entre dunes de sable ou congères. Ce fut une période extraordinaire à vivre, en particulier par mes rencontres : la population avait gardé, malgré les épreuves, sa fraîcheur et sa gentillesse d'antan, la tolérance de son islam soufi, telles que le rapportait Ella Maillart (Voyageuse suisse ayant exploré l'Asie centrale, ndlr) en son temps. Le pays centrasiatique qui, alors, me fascina le plus est le Kazakhstan. J'aimais ses steppes argentées, ses cavaliers inlassables, ses femmes fascinantes, mais surtout l'équipée que représentait, en ce temps, toute traversée de ce pays des "Mille et une Nuits". La misère y étant extrême, les populations, pour survivre, en particulier chez les nomades, pratiquaient à nouveau le brigandage, ce qui pimentait le franchissement de certaines régions. J'avais sous mon siège un magnifique colt Makarov et il m'arriva, une fois, de tirer en l'air, le bras hors de la portière, pour décourager les cavaliers, qui, sur une mauvaise piste, rattrapaient mon véhicule.
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