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Le Kazakhstan affirme avoir le contrôle des réseaux sociaux, Meta dément

Le gouvernement kazakh a annoncé l’obtention d’un accès exclusif pour contrôler le contenu sur Facebook et Instagram. Le géant du numérique nie tout accord spécial avec le pays le plus vaste d'Asie centrale. 

Rédigé par :

Hugo Messina amarvau 

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Facebook nie tout accord exclusif concernant le Kazakhstan (illustration).

Le gouvernement kazakh a annoncé l’obtention d’un accès exclusif pour contrôler le contenu sur Facebook et Instagram. Le géant du numérique nie tout accord spécial avec le pays le plus vaste d’Asie centrale. 

Le 1er novembre dernier, le ministère de l’Information et du Développement social a affirmé que « Facebook [avait] fourni au Kazakhstan un accès exclusif direct au système de rapport de contenu interne ». Selon cette annonce, le gouvernement et le géant du web auraient convenu de travailler étroitement ensemble pour lutter contre les contenus malveillants. Le mécanisme mis au point permettrait de signaler rapidement des contenus hébergeant des violations de la politique générale de Facebook ou contraires à la législation nationale de la République du Kazakhstan.

Selon la ministre de l’Information, Aida Balaïeva, le Kazakhstan serait ainsi le premier pays d’Asie centrale à avoir accès au CRS (Content Reporting System). L’utilisation du CRS vise à augmenter l’efficience et l’efficacité du travail pour contrôler le contenu illégal sur les plateformes Facebook et Instagram.

Une réfutation instantanée par le groupe Meta 

Le 2 novembre, Ben McConaughey, directeur des communications Asie-Pacifique pour Meta, le nouveau nom du groupe chapeautant Facebook et Instagram, est revenu sur cette information. Dans un entretien avec l’agence de presse Reuters, il déclare que « le gouvernement kazakh a publié sa propre déclaration sur la base des discussions que nous avons eues sur le processus mondial d’envoi de demandes des gouvernements pour répondre à un contenu qui viole les lois locales ». 

Pour Meta, le CRS bénéficie à une multitude d’États partenaires dans le monde entier. Concrètement, il s’agit d’un canal en ligne offrant aux membres la possibilité d’informer si un contenu semble être en violation avec les lois du pays. Comme l’a rappelé Ben McConaughey, l’accès au système de plaintes « n’est pas exclusif au Kazakhstan et est commun aux gouvernements du monde entier ».

Malgré la sortie du groupe américain, la ministre de l’Information a réaffirmé le 2 novembre dernier qu’une déclaration commune avait été conduite et conclue entre le ministère et le bureau régional de Meta, basé à Hong Kong, relaie le média kazakh Vlast.kz. 

L’encadrement des plateformes, un sujet sensible au Kazakhstan 

Ces déclarations interviennent alors que le Majilis, chambre basse du parlement kazakh, a adopté un projet de loi sur la protection des droits de l’enfant le 15 septembre dernier, décrit Vlast.kz. Ce texte, enrichi d’amendements, prévoit que les réseaux sociaux et messageries instantanées passent sous le contrôle de bureaux de représentation au Kazakhstan. Ces derniers seraient dirigés par des citoyens locaux. En cas de refus, leurs services pourraient être bloqués. 

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Les raisons officielles justifiant ces mesures sont la lutte contre les contenus malveillants et le développement d’une communication efficace avec les acteurs du numérique, où la cyberintimidation sur les jeunes devient un problème majeur. Sous prétexte de protection de l’enfant sur le web, l’accès à des plateformes en ligne pourrait être restreint. 

Le projet de loi est critiqué par la société civile du Kazakhstan. Les détracteurs y voient une atteinte à la liberté d’expression. Une pétition contre les amendements a été créée et signée par plus de 10 400 personnes. 

Hugo Messina Rédacteur pour Novastan

Relu par Anne Marvau

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