Jarkent, ville paisible à 30 kilomètres de la Chine, affiche un passé mêlant cultures kazakhe et chinoise. Avec des prix élevés et des salaires faibles, la vie reste cependant difficile au quotidien.
Novastan reprend et traduit ici un article initialement publié par le site d'informations kazakh Tengrinews.
C’est une petite ville du sud-est du Kazakhstan, à 30 kilomètres de la frontière chinoise. Jarkent, 32 000 habitants, arbore une architecture mixte entre soviétisme et chinoise. L’un des symboles de la ville est sa mosquée centenaire.
« [En 2017], nous avons eu beaucoup d'étrangers, certainement en raison de l'Exposition universelle. Ils se sont montrés très intéressés », raconte l'employée du musée de la mosquée de Jarkent à Tengrinews. De fait, cette mosquée est un trésor historique. Construite il y a plus de 120 ans, voire 130 ans si l’on compte la période de construction entamée en 1887, elle éblouit encore tous ceux qui la visitent pour la première fois.
Une mosquée très particulière
Construite dans le style chinois, en bois, elle est tout à fait inhabituelle au Kazakhstan. Son architecte, le maître Hun Pit, était originaire de Shanghai. Au bout d'une demi-heure passée dans la mosquée, les journalistes de Tengrinews disent être envahis par la sensation que cet endroit est tout simplement perdu dans le temps. Et tout à coup, la présence toute proche d'une charrue, « garée » à côté de la mosquée, gardée par deux ânes, ne semble plus du tout étrange.
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A la vue de ce bâtiment, on croirait presque entendre une musique chinoise traditionnelle jouer. Mais il s'agit bien de la célèbre mosquée du XIXème siècle, dont le commanditaire local avait spécifiquement exigé la direction du maître Hun Pit.
« Ce bâtiment est construit sans clous. Il comporte 122 colonnes faites de pins du Tian Shan (la chaîne de montagnes la plus proche, ndlr). La construction de la mosquée a duré cinq ans, de 1887 à 1892 », explique l'employé du musée architectural et artistique de la mosqu . . .
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Elsa, 2019-08-28
je suis un peu étonnée que vous posiez la question de la présence de Chinois du simple fait de la proximité de la frontière.
En fait, la ville de Jarkent, tout comme la région voisine de l’autre côté de la frontière chinoise, le Xinjiang, sont peuplées très majoritairement non pas par des Kazakhs d’un côté et des Chinois de l’autre, mais des 2 côtés par des Uygurs, de nationalité kazakhe ou chinoise. Environ 80% de la population de Jarkent est uygure (c’est le chiffre que m’ont donné plusieurs habitants de Jarkent avec qui j’ai un peu discuté, et qui se présentaient spontanément comme uygurs. Culturellement, les Uygurs sont très proches des Ouzbeks (langue, musique traditionnelle, gastronomie,…).
Il arrive que des Uygurs de Chine cherchent à quitter la Chine, en émigrant notamment vers le Kazakhstan ou d’autres pays turcophones, mais il ne s’agit pas à proprement parler d’une présence chinoise…
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