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La France et le Kazakhstan ont coorganisé le One Water Summit à Riyad

À l’initiative de la France et du Kazakhstan, le One Water Summit s’est tenu à Riyad. Le sommet a rassemblé différents acteurs autour de la gestion de l’eau : le Kazakhstan compte accentuer ses efforts dans le domaine, notamment avec l’aide de la France.

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Les présidents Emmanuel Macron et Kassym-Jomart Tokaïev se sont rencontrés lors du sommet. Photo : Akorda.

À l’initiative de la France et du Kazakhstan, le One Water Summit s’est tenu à Riyad. Le sommet a rassemblé différents acteurs autour de la gestion de l’eau : le Kazakhstan compte accentuer ses efforts dans le domaine, notamment avec l’aide de la France.

Après avoir participé à la COP 29 à Bakou en novembre dernier, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev s’est rendu le 3 décembre au One Water Summit. Organisé à Riyad en Arabie Saoudite, le sommet avait pour objectif principal de faire émerger des solutions pour la coopération internationale sur la question de l’eau. Il s’inscrit dans le cadre du mouvement One Planet lancé par la France en 2017.

Initié par Emmanuel Macron, Kassym-Jomart Tokaïev, le président de la Banque mondiale Ajay Banga et le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed Ben Salmane, le sommet s’est tenu en marge d’une autre conférence à Riyad, la COP 16 de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification.

Lors du sommet, le président du Kazakhstan a appelé les différents acteurs à investir dans la sécurité de l’eau pour assurer « un accès fiable à de l’eau propre et promouvoir une croissance durable » dans les régions touchées par cette problématique, comme le précise le service de presse de l’Akorda.

La conférence a été l’occasion pour les chefs d’Etat français et kazakh de renforcer la préservation de l’environnement, la sauvegarde et le développement des ressources en eau à travers diverses annonces et signatures de documents.

Le Kazakhstan lors du sommet

Pendant sa prise de parole au One Water Summit, le président kazakh a officiellement annoncé l’entrée de son pays dans le Freshwater Challenge, un programme international promouvant la restauration des rivières et des zones humides. Dans cette optique, le premier projet du Kazakhstan ambitionne de restaurer l’écosystème du lac Aksouat dans la réserve naturelle de Naourzoum, signale le ministère kazakh des Ressources en eau et de l’Irrigation (MKREI).

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Cette annonce fait partie d’un ensemble de cinq « initiatives clés » que le Kazakhstan a présentées à Riyad. Parmi ces dernières se trouve aussi la volonté de ratifier le Protocole des Nations unies sur l’eau et la santé de la Convention de 1992 sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontiers et des lacs internationaux, dont le Kazakhstan est déjà partie, souligne ce même ministère.

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Kassym-Jomart Tokaïev s’est également entretenu avec le président de la Banque mondiale, rencontre durant laquelle il a rappelé l’importance des projets menés en collaboration avec l’institution internationale. Ce sont cinq projets d’un montant total de 3,5 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros) qui sont à ce jour en cours de réalisation, notamment dans les domaines des ressources en eau, du transport et de l’éducation, comme le précise l’Akorda.

En parallèle, la Banque mondiale et le MKREI ont communiqué sur la signature conjointe d’un mémorandum sur la gestion de l’eau et la promotion de la durabilité environnementale en Asie centrale.

Une coopération franco-kazakhe pour le lac Balkhach

« Selon nous, il est essentiel que les pays qui sont à la pointe de la lutte contre le changement climatique élargissent le dialogue, développent des partenariats internationaux et mettent en commun des ressources pour mettre en œuvre des projets dans le domaine de l’eau », a déclaré Kassym-Jomart Tokaïev lors de son discours au One Water Summit.

Ainsi, dans le cadre du sommet, la France et le Kazakhstan se sont unis pour la préservation du lac Balkhach, le plus grand lac du Kazakhstan. La sauvegarde de cet écosystème humide revêt une importance particulière après la décision d’installer une centrale nucléaire à ses abords.

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C’est par l’Agence française de développement (AFD) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) que la France entend faire valoir son soutien financier et son expertise. L’AFD a débloqué un montant de 1,35 million d’euros pour le projet, tandis que le BRGM va mener des recherches pour proposer des solutions quant à la préservation du Balkhach sur une période s’étendant jusqu’en 2040, communique sur son site l’AFD.

Nourjan Nourjiguitov, ministre kazakh des Ressources en eau et de l’Irrigation, a précisé qu’« un des objectifs du projet est d’optimiser le fonctionnement du réservoir de Kaptchagaï afin de stabiliser le niveau du lac Balkhach », mais aussi, après études, de procéder au nettoyage des rivières ou encore de développer la pêche et l’écotourisme, relaie le média kazakh Kursiv.

Le Kazakhstan tente de s’impliquer dans l’écologie

Le lac Balkhach, menacé d’assèchement à cause des activités humaines et du changement climatique, fait aussi l’objet d’un partenariat entre le Kazakhstan et la Chine où l’Ili, l’affluent principal du Balkhach, prend sa source, indique le média kazakh Orda. Mais le Kazakhstan a une histoire particulière avec les ressources en eau sur son territoire, notamment marquée par l’assèchement de la mer d’Aral, conséquence des décisions des dirigeants soviétiques.

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« L’eau n’a pas de frontières. Elle relie les communautés et les écosystèmes. En tant que président du Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral (la présidence tourne tous les trois ans, ndlr), le Kazakhstan soutient la promotion de la coopération régionale et des actions communes », a signalé Kassym-Jomart Tokaïev à Riyad.

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Désormais conscient que la gestion des ressources en eau est primordiale pour l’avenir, le Kazakhstan s’implique dans cette problématique. Outre sa participation dans ce fonds, le président kazakh a décidé le 1er septembre 2023 de la création du ministère des Ressources en eau et de l’Irrigation, comme le rapporte l’agence kazakhe Tengrinews. Kassym-Jomart Tokaïev a expliqué sa démarche en soulignant que « les ressources en eau sont aussi importantes pour [le] pays que le pétrole, le gaz ou les métaux », marquant ainsi un fort soutien dans ce domaine.

Le One Water Summit a également été l’opportunité d’annoncer que le Kazakhstan organisera en 2026 une conférence régionale sur le climat avec le soutien de l’ONU.

Claude Foucaud
Rédacteur pour Novastan

Relu par Elise Medina

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Commentaire (1)

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Vincent Gélinas, 2024-12-13

Visiblement ils en sont encore à l’étape des pourparlers abstraits.

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