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En Asie centrale, un nouveau programme sanitaire pour lutter contre la « pandémie silencieuse » dans la région

Fruit d'une coopération internationale, le programme "Une seule santé" en Asie centrale, lancé lors de la conférence régionale de Douchanbé, vise à assurer la santé des hommes, des animaux et des écosystèmes. L'initiative prévoit près de 130 millions de dollars répartis entre le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.

Le programme
Crédits : Staff Sgt. Nichelle Anderson via Wikicommons

Fruit d’une coopération internationale, le programme « Une seule santé » en Asie centrale, lancé lors de la conférence régionale de Douchanbé, vise à assurer la santé des hommes, des animaux et des écosystèmes. L’initiative prévoit près de 130 millions de dollars répartis entre le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan.

La conférence régionale tenue du 29 au 31 octobre 2025 à Douchanbé, capitale du Tadjikistan, a été fructueuse : à l’issue de cette première réunion du Conseil régional de coordination pour une seule santé en Asie centrale, les États centrasiatiques ont lancé le programme « Une seule santé pour la prévention des pandémies, la résilience des systèmes alimentaires et la santé des écosystèmes en Asie centrale ».

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Lutter contre une “pandémie silencieuse”

Dès l’ouverture de la conférence, la prise de parole de la vice-première ministre tadjike Dilrabo Mansouri a souligné la vulnérabilité de l’Asie centrale aux zoonoses, des maladies transmises par les animaux. Parmi les plus connues se trouvent la rage, la tuberculose, ou encore la brucellose. Les microbiens, responsables de près de 13 000 décès en Asie centrale en 2019, sont une autre menace mise en avant par le directeur du Centre régional pour l’Environnement en Asie centrale, Batyr Mammadov. 

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La région est particulièrement touchée par cette “pandémie silencieuse” en raison de la proximité humaine avec les animaux. Au Tadjikistan, 75% de la population vit dans des zones rurales et le bétail est souvent leur principale source de revenus, selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Face à l’absence de sensibilisation sur les risques sanitaires, l’organisation souligne l’importance du programme “Une seule santé” pour la stabilité des écosystèmes et la santé humaine comme animale. 

Lire aussi sur Novastan : Où en est le système de santé au Tadjikistan ?

Outre les dangers pour l’humain, la prévention des zoonoses permettrait de rendre la région plus productive en élevage. “En Asie centrale, la brucellose coûte environ 76,2 millions de dollars US par an en santé humaine et en production animale”, rapporte la Banque mondiale. Ces pertes économiques sont non négligeables pour le secteur agricole, majeur dans la région. 

Collaboration internationale

Organisée par le gouvernement du Tadjikistan, la conférence avait également pour objectif de créer une coopération multilatérale entre États centrasiatiques et organisations internationales. L’agenda “Une seule santé” n’est pas spécifique à l’Asie centrale : c’est un plan d’action mondial initié par une collaboration quadripartite entre l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, le Programme des Nations Unies pour l’environnement, l’Organisation mondiale de la Santé et l’Organisation mondiale de la santé animale.

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Le soutien de la Banque mondiale a permis d’allouer un prêt de 30 millions de dollars au Kirghizstan et un don de la même somme pour le Tadjikistan. Au total, pas moins de 130 millions de dollars sont prévus pour la totalité du programme, répartis entre le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan, selon le média tadjik Asia-Plus

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En contrepartie de ces aides, les communautés seront responsables de partager leurs connaissances des écosystèmes locaux et d’alerter les autorités en cas d’anomalie. Le programme prévoit ainsi la création de structures de gouvernance, de prévention, de détection et d’intervention de manière coordonnée dans la région, et ce jusqu’en 2032. 

Salomé Aldeguer-Roure

Rédactrice pour Novastan

Relu par Elise Medina

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