À Paris, l’association franco-kazakhe « Qaz’Elles » a organisé une plantation de tulipes, fleur originaire du Kazakhstan. Ce moment de convivialité symbolise les relations bilatérales florissantes entre les deux pays et l’ambition de popularisation de la culture kazakhe sur le territoire français. 

Pas moins de 300 bulbes de tulipes venus tout droit de Chymkent, grande ville du sud du Kazakhstan, ont été plantés sur la verdoyante place Wagram à Paris, ce 24 septembre. L’initiative, soutenue par la mairie du 17e arrondissement et l’ambassade du Kazakhstan, est attribuée à l’association Qaz’Elles, le cercle de femmes kazakhes en France. Au printemps 2026, la floraison des tulipes, fleurs emblématiques du Kazakhstan, « sera l’image d’une amitié franco kazakhe épanouissante », rapporte le média 24.kz. 

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Pourquoi planter des tulipes ? 

Bien qu’elles soient souvent associées aux Pays-Bas dans l’imaginaire collectif, les tulipes sont en réalité originaires des plaines du Kazakhstan. Elles ont été importées d’Asie centrale jusqu’en Turquie où elles reçoivent leur nom de “tulipe”, leur forme s’apparentant à celle d’un turban. Amenées par la suite en Europe par les marchands de l’empire ottoman, ces bulbes rejoignent enfin la Hollande, pour devenir les célèbres fleurs des champs hollandais qu’on connaît aujourd’hui. 

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Symbole national kazakh méconnu, les tulipes étaient pourtant l’un des motifs préférés des artisans kazakhs au Xe et XIe siècle. Ornant les anciennes poteries, les bijoux et les tapisseries, le journal Astana Times explique même que les dessins floraux sur les briques du mausolée Khoja Ahmed Yasawi dans l’ancienne cité de Turkestan sont des tulipes. Cette interprétation nationaliste reste toutefois discutée. 

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Fleurissant dans le district de Zhambyl depuis plus de 10 millions d’années, les tulipes sauvages font la fierté du Kazakhstan. Cette mise à l’honneur ne suffit toutefois pas à les préserver, puisque sur les 35 variétés présentes sur le territoire, 18 sont menacées par les activités humaines – notamment la cueillette. Alors que l’attrait touristique des prairies de tulipes en fleurs augmente chaque année d’avril à fin mai, cette pratique devient de plus en plus destructrice. 

“La tulipe est vulnérable à sa propre beauté. Si vous cueillez une fleur, vous rendez orpheline toute la prairie”, explique la scientifique botaniste Anna Ivaschenko auprès d’Astana Times. Les tulipes se reproduisent par propagation de graines et mettent près de 10 à 17 ans avant de fleurir une première fois. Les réserves naturelles kazakhes mettent donc particulièrement l’accent sur la protection de cette fleur emblématique du pays.

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“Racines au Kazakhstan, fleurs en France”

Outre la symbolique écologique du geste, la plantation de tulipes à Paris s’insère dans le cadre du programme “Village kazakh”, visant à populariser la culture kazakhe sur le territoire français. Cette politique de valorisation avait déjà commencé en 2018, avec la création du centre culturel kazakh « Korkut » à Paris. Elle s’est poursuivie en 2023, avec une première plantation de tulipes.

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“L’Organisation des femmes kazakhes en France met en œuvre de nombreux projets de rapprochement des cultures, de connaissance de la culture kazakhe par le public français. Pour nous, planter des tulipes est un symbole d’amitié durable et un geste très important”, explique Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement de Paris. Une opinion partagée par l’association organisatrice, qui voit dans cet événement un rappel de la “beauté des cultures partagées”.

Salomé Aldeguer-Roure

Rédactrice pour Novastan

Corrigé par Anaïs Boulard

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