Les autorités du Tadjikistan ont condamné la grève des travailleurs migrants à l’usine russe Khimpek. Les travailleurs tadjiks sont perplexes, soulignant que leurs propres autorités, au lieu de les protéger, ont choisi de soutenir l’employeur russe.
Les protestations ont commencé le 15 janvier dernier. A Chakhty, dans l’oblast de Rostov, des travailleurs tadjiks de l’usine Khimpek ont déclenché une grève. Ils demandaient des congés et une augmentation salariale déjà promise, rapporte Radio Ozodi, la branche tadjike du média américain Radio Free Europe.
Plutôt que de prendre en considération leurs demandes, la direction les a licenciés. Selon un représentant du ministère tadjik du Travail, des Migrations et de l’Emploi, cité par le média tadjik Asia-Plus, plus de 50 migrants tadjiks et ouzbeks ont été « incités à la provocation » par des individus qui avaient travaillé précédemment au Royaume-Uni. Ceux-ci auraient comparé les conditions de travail et les niveaux de salaire en Russie et au Royaume-Uni, incitant les travailleurs à faire grève.
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Entre promesses et réalités, les travailleurs réclament justice
Lors d’une rencontre entre les représentants de la diaspora tadjike, la direction de l’usine et un petit groupe de migrants, il a été révélé que les travailleurs n’avaient jamais reçu le salaire indiqué, rapporte Radio Ozodi. En décembre dernier, ils ont été payés seulement de 49 à 63 000 roubles (503 – 646 euros), ce qui contredit les promesses antérieures de la direction de Khimpek.
Les migrants ont souligné que, contrairement aux allégations du ministère du Travail, les autorités tadjikes avaient soutenu l’employeur russe plutôt que les droits des travailleurs.
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La représentation du ministère en Russie a tenté de clarifier la situation en affirmant que « l’employeur avait rempli toutes ses obligations selon les contrats conclus avec les travailleurs et n’avait commis aucune infraction. » Selon eux, les provocateurs ont été identifiés et, avec certains travailleurs mécontents, ont été licenciés après le paiement des salaires pour la première moitié de janvier 2024.
Les conditions de travail en question
Cependant, les travailleurs insistent sur le fait que leurs demandes étaient légitimes, étant donné la pénibilité de leur travail à l’usine Khimpek. Un migrant interrogé par Radio Ozodi explique que beaucoup ont été contraints de continuer à travailler en raison du manque d’alternatives. Ceux qui avaient d’autres possibilités ont quitté l’usine et d’autres envisagent de faire de même.
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La situation met en exergue les défis auxquels sont confrontés les travailleurs migrants, soulignant la nécessité d’une protection accrue de leurs droits et intérêts. Sous pression, les autorités tadjikes ont condamné la grève et soutenu l’employeur russe, suscitant l’indignation parmi les travailleurs. Ceux-ci estiment que leur propre gouvernement ne les protège pas à l’étranger.
Macha Toustou
Rédactrice pour Novastan
Relu par Elise Medina
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