A l’occasion de l’anniversaire de l’UNESCO, le média tadjik Asia-Plus revient sur 15 objets de patrimoine protégés par l’organisation en Asie centrale.

L’UNESCO, l’agence spécialisée de l’Organisation des Nations unies dans les domaines de l’éducation, des sciences et de la culture, fêtera ses 80 ans en 2025. Cette institution est responsable de l’inscription des sites naturels et culturels exceptionnels sur la Liste du Patrimoine mondial.

À cette occasion, le média tadjik Asia-Plus retrace les sites d’Asie centrale inscrits sur cette liste. Certains de ces sites sont partagés entre plusieurs pays de la région.

Un héritage ancien au Tadjikistan

Le Tadjikistan compte plusieurs sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial, témoignant de l’histoire millénaire du pays. Le site de Sarazm, inscrit en 2010, situé à Pendjikent dans la région du Soghd, abrite des vestiges remontant aux IVème et IIIème millénaires avant notre ère. Sarazm était un centre majeur d’échanges commerciaux et culturels reliant l’Asie centrale à l’océan Indien.

Le Parc national tadjik, classé en 2013, couvre plus de 2,5 millions d’hectares dans la Province autonome du Haut-Badakhchan. Avec ses sommets culminant à 7 000 mètres, ses 1 085 glaciers et sa faune protégée incluant le mouflon Marco Polo et le léopard des neiges inscrits au Livre rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il est emblématique de la biodiversité exceptionnelle du massif du Pamir. Par ailleurs, cette zone, en raison de sa localisation géologique, est sujette à une activité sismique fréquente.

La Réserve naturelle de Tigrovaïa Balka, inscrite en 2023, se distingue par ses forêts de tugay. Située entre les rivières Vakhch et Panj, elle conserve les plus grandes forêts vierges d’Asie centrale, ainsi qu’un habitat primordial pour le peuplier asiatique.

Les routes de la Soie, patrimoine commun d’Asie centrale

Le corridor Zarafchan-Karakoum, inscrit en 2023, est une portion emblématique des routes de la Soie traversant le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan. Ce tronçon stratégique inclut des sites majeurs tels que l’ancienne ville de Pendjikent et les célèbres cités ouzbèkes de Samarcande et Boukhara.

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Ce patrimoine illustre les échanges commerciaux et culturels actifs du IIème siècle avant notre ère au XVIème siècle, incluant également des complexes architecturaux renommés comme Bahaouddin Naqchband et Tchor-Bakr.

Trésors culturels de l’Ouzbékistan

L’Ouzbékistan abrite plusieurs centres historiques d’une grande richesse architecturale. Itchan Kala, cœur ancien de la ville de Khiva inscrit en 1990, conserve intactes ses murailles, la mosquée Jouma et ses médersas. Le Centre historique de Boukhara, inscrit en 1993, présente un tissu urbain médiéval remarquablement préservé, avec des monuments tels que le mausolée d’Ismaïl Somoni. Selon l’UNESCO, ce centre historique est « l’exemple le plus complet d’une ville médiévale d’Asie centrale dont le tissu urbain est resté majoritairement intact. »

Chakhrisabz, ville natale de Tamerlan, classée en 2000, conserve des monuments exceptionnels des XIVème et XVème siècles. Samarcande, quant à elle, inscrite en 2001, reste un carrefour culturel majeur, célèbre notamment pour la place du Registan et l’observatoire d’Oulough Beg.

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Le Tian Shan occidental, inscrit en 2016, offre une biodiversité exceptionnelle et constitue un berceau d’espèces fruitières importantes pour la région. Enfin, les déserts touraniens à hiver froid, inscrits en 2023, témoignent d’une biodiversité surprenante malgré des conditions climatiques extrêmes.

Patrimoine naturel et historique du Kazakhstan

Le Kazakhstan se distingue par des sites variés inscrits à l’UNESCO, tel le mausolée de Khoja Ahmad Yasawi, classé en 2003, situé à Turkestan et édifié à l’époque timouride. Le site archéologique de Tanbaly, inscrit en 2004 et situé au milieu des monts arides de Tchou-Ili, est réputé pour ses milliers de pétroglyphes réalisés entre le IIème millénaire avant notre ère et le début du XXème siècle.

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La steppe et les lacs de Saryarka, classés en 2008, abritent une biodiversité aviaire unique, essentielle à la conservation de nombreuses espèces menacées comme la grue blanche de Sibérie.

Enfin, la montagne sacrée de Soulaïman-Too, dans la vallée de Ferghana à Och, inscrite en 2009, renferme des centaines de gravures rupestres et demeure un lieu spirituel vivant, visité pour ses pratiques thérapeutiques traditionnelles.

Chirine Rakhmanova
Journaliste pour Asia-Plus

Traduit du russe par Lisa D’Addazio

Édité par Nine Apperry

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