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Quand les bateaux restent à quai : comment se meurt la Compagnie de navigation du lac Issyk-Koul

Après 90 ans d’existence, la Compagnie de navigation d’Issyk-Koul, du lac éponyme au Kirghizstan, connaît sa 4ème faillite depuis 1998. Récit d’une lente descente aux enfers.

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La Compagnie de navigation d'Issyk-Koul, fondée en 1926, est en grande difficulté depuis l'indépendance de l'URSS.

Après 90 ans d’existence, la Compagnie de navigation d’Issyk-Koul, du lac éponyme au Kirghizstan, connaît sa 4ème faillite depuis 1998. Récit d’une lente descente aux enfers.

Novastan traduit et reprend ici un article initialement publié par Kloop.kg.

Quand un bateau est condamné à rester amarré à quai, il se meurt. Dans l’est du Kirghizstan, sur les rives du lac Issyk-Koul, cela fait près de trois ans que les navires de la Compagnie de navigation d’Issyk-Koul ne sortent plus du port de Balyktchy. Plus personne ne veut faire affaire avec cette industrie au bord de la faillite.

Comme le rapporte le média kirghiz Kloop dans un reportage réalisé en décembre 2017, il y a dans le port deux ancres, arrivant à mi-hauteur d’homme, couvertes de peintures noires écaillées. Elles accueillent toute personne qui souhaite entrer dans les bureaux de l’entreprise publique « Compagnie de navigation d’Issyk-Koul ». Elle aussi fait pâle figure : à certains endroits, le plafond est affaissé, le plancher grince à chaque pas, et la lumière de l’unique ampoule ne suffit pas à éclair le vestibule.

« Personne ne veut travailler avec nous »

Les couloirs et les bureaux sont vides : presque tous les salariés de l’entreprise publique ont été placés il y a plusieurs années en congés sans solde. Ceux qui sont restés à Balyktchy survivent avec leurs retraites, tout comme les anciens travailleurs des quelques usines, elles aussi fermées suite à l’effondrement de l’URSS.

« Les affaires ne pourraient pas aller pire. Comme la société risque à nouveau d’être en faillite, plus personne ne veut travailler avec nous, et c’est pour ça que les bateaux ne transportent plus rien » explique Taalaï Moukachaïev, un homme entre deux âges, au visage rosi par les vents qui soufflent à Balyktchy.  Il est le directeur de la Compagnie de navigation d’Issyk-Koul.

Taalaï Moukachaïev serre la main d’un homme âgé, vêtu d’une tenue de la marine marchande, avec une moustache grisonnante et soignée. « Nous nous connaissons depuis longtemps avec Boris Vassilievitch et faisons des efforts ensemble pour le bien de l’entreprise » précise le directeur. Boris Vassilievitch Tchoumakov a travaillé pendant 50 ans dans cette batelerie et a monté les . . .

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