Les blogueurs russes Dimitri Chistoproudov et Nikolaï Rykov ont publié de magnifiques photographies de paysages tadjiks et kirghiz prises lors d’un voyage sur la route du Pamir, dans le cadre du projet « 12 mois ».
Novastan reprend et traduit un article initialement publié par le site d’information kirghiz Kloop.kg.
En 2014, les blogueurs et photographes russes Dimitri Chistoproudov et Nikolaï Rykov ont parcouru la Russie ainsi que plusieurs républiques de l’ex-URSS en quête de paysages somptueux. Comme ils le décrivent dans leur blog en février 2015, « impossible de garder en mémoire tous ces évènements, détails et paysages, qui, au fil du temps, nous échappaient comme des bulles de savon ».
Ce sont les centaines de photos prises au cours du voyage qui leur ont permis de conserver tous ces souvenirs. « Si nos reportages, croquis et réflexions sont en premier lieu réalisés et publiés pour nos lecteurs, ils le sont aussi pour nous-mêmes. Pour ne pas oublier », décrit Dimitri Chistoproudov. Mais aussi « pour pouvoir les regarder en buvant un thé bien chaud à la maison, un soir d’hiver, et être transportés à des milliers de kilomètres, dans les endroits incroyables que nous avons eu la chance de visiter », ajoute-t-il.
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« La plus belle route de montagne »
Dans un récit à la première personne, Dimitri Chistoproudov décrit « la plus belle route de montagne qu’il m’ait été donné de parcourir ». En l’occurrence, la fin de la route qui traverse le massif du Pamir, entre Tadjikistan et Kirghizstan.
Après notre nuit à Mourghab dans une chambre « luxueuse » à l’atmosphère imprégnée de bouse séchée qui sert ici de combustible, nous nous hâtons vers le Kirghizstan. Une grande partie de la route longe la frontière avec la Chine. Les poteaux et les barbelés manquent à certains endroits. C’est qu’il n’y a pas beaucoup de bois pour se chauffer dans le coin.
Le lac Karakoul (qui n’a rien à voir avec le mouton karakoul, dont la fourrure sert à confectionner des manteaux de luxe) est un lac de haute montagne situé dans le nord du Pamir, dans la région du chaînon Trans-Alaï, à 3 900 mètres d’altitude. C’est le plus grand réservoir naturel du Tadjikistan. En tadjik, karakoul signifie lac noir.
Fait inexpliqué, une couche de glace tapisse les rives ainsi que le fond du lac. Les scientifiques n’ont, à ce jour, pas pu déterminer d’où provenait toute cette glace. Le bassin de Karakoul est l’endroit le plus désertique du Pamir et est connu pour sa faible pluviométrie. Il y tombe seulement 20 millimètres d’eau par an.
De la rive du lac, par beau temps, on peut voir le pic Ismaïl Samani, anciennement appelé pic du Communisme, le sommet le plus élevé du Tadjikistan et de l’ex-URSS (7 495 mètres).
Le lac Karakoul n’est pas noir, comme son nom pourrait le laisser penser, mais passe de l’ultramarine au bleu ciel ou au vert en fonction de la météo et du moment de la journée.
Sur la rive orientale du lac, près de la route, se trouve le village de Karakoul, peuplé principalement par des Kirghiz.
Après avoir dépassé le lac, nous faisons notre dernière halte sur le territoire tadjik. Nous dînons copieusement, buvons du thé et nous préparons à la traversée de la frontière avec le Kirghizstan.
Nous traversons la frontière sans encombre, ce qui n’avait pas été le cas lors de notre arrivée au Tadjikistan. Il fait déjà nuit lorsque nous quittons les montagnes pour descendre dans la vallée, et après de longues recherches, nous trouvons enfin un hébergement confortable à Sary-Tach, le premier village kirghiz rencontré. Nous nous installons dans la pénombre et c’est seulement le lendemain matin, glacial, que le paysage s’offre à nous.
Après avoir repris des forces et nous être habillés chaudement, nous partons à la recherche de diesel. Il s’avère qu’il n’y en a pas à Sary-Tach. Tous nos bidons sont vides et l’inquiétude monte doucement. Il y a 50 kilomètres de route tortueuse et un col très raide avant la station-service la plus proche.
Juste avant le col, la Chevrolet Captiva indique qu’avec les réserves restantes, nous pouvons parcourir encore…0 kilomètres. Mais nous réussissons malgré tout à atteindre le col, puis nous redescendons moteur éteint.
La neige tombée la nuit précédente qui s’évapore au soleil donne l’impression que les montagnes fument.
De Sary-Tach à Och, la deuxième ville du Kirghizstan, l’asphalte posé par les Chinois est parfait. Après la piste en terre battue du Tadjikistan, nous n’avons pas l’impression de rouler, mais de voler. Maintenant, ce ne sont plus les voitures qui détonne dans le paysage, mais les cavaliers.
Un moment donné, nous arrêtons de nous en faire pour le carburant et nous arrêtons dans tous les endroits que nous trouvons beaux. Ce serait vraiment dommage de ne pas profiter de ces paysages.
Des paysages sublimes et une route de rêve. Non, ce n’est pas l’Europe ou les Etats-Unis mais le Kirghizstan.
Puis le miracle se produit : nous atteignons la station essence ! Nous faisons don à la Captiva du plein d’un diesel kirghiz plutôt douteux.
Nous laissons loin derrière nous les montagnes enneigées, progressivement remplacées par des alpages, puis nous atteignons la ville d’Och.
Photographies : Dmitri Chistoprudov et Nikolaï Rykov
Traduit du russe par Alexia Choffat
Edité par Etienne Combier
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Selsis, 2018-12-2
Magnifique reportage!
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ALICE BRABANT, 2018-12-2
what some wonderful pictures wich make me dream, Thanks for having taking those pictures, I know where I’ll go backpacking now! Have you sleap in a guesthouse? Is it dangerous if I go there by myself?
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DEGROOTE, 2018-12-6
Un grand bravo à Dmitri Chistoprudov et Nikolaï Rykov. Ces photos sont tout simplement superbes et me rappellent de chouettes souvenirs. Annie D.
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Dominique FAIVRE, 2019-01-22
Extraordinaire reportage, Très très belles photos de paysages fantastiques.
Çà donne vraiment envie d’y aller.
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