Depuis juillet, les pressions s’accumulent sur les internautes publiant des contenus critiques ou satiriques à l’encontre des autorités et, plus particulièrement, du président Sooronbaï Jeenbekov. Des convocations par le Comité pour la sécurité nationale au blocage d’un site de pétitions, le Kirghizstan semble renouer avec des pratiques auparavant bannies par le président lui-même. Pendant que les autorités font la guerre aux mèmes internet, les députés tentent de faire adopter une loi sur la « manipulation de l’information » qui pourrait ouvrir la voie à des condamnations pénales.
À l'approche des élections législatives et alors que les autorités sont de plus en plus décriées pour leur mauvaise gestion de l’épidémie du Covid-19, la liberté d'expression a subi, ces dernières semaines, des attaques directes et indirectes répétées au Kirghizstan. Comme le note Radio Azattyk, la branche kirghize du média américain Radio Free Europe, le mois de juillet a ainsi vu la convocation de plusieurs personnalités des réseaux sociaux par le Comité pour la sécurité nationale (GKNB), et de nombreux internautes affirment avoir été la cible d’intimidations par les forces de l'ordre pour avoir exprimé ou partagé, en ligne, des propos critiques ou simplement moqueurs à l’encontre du président.
Le 15 juillet dernier, l'humoriste Nazgoul Alymkoulova a été interrogée par le GKNB suite à sa publication d’une fausse vidéo, dite « deepfake », d'un clip du rappeur américain 6ix9ine où le visage de ce dernier était remplacé par celui du président kirghiz Sooronbaï Jeenbekov. Comme le note le média américain Eurasianet, la blague reposait pourtant purement sur l’incongruité et l’absurde et n’avait pas de caractère politique. Le 17 juillet, c’est Argen Baktybek uulu, l’administrateur de Memestan, une page Facebook de partage de mèmes – parfois à caractère politique – qui était convoqué par le ministère de l’Intérieur avec sa femme. D’après le média kirghiz Kloop, si les autorités avançaient la « dissémination d’information rabaissant . . .
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Vincent, 2020-08-21
Pour l’instant les actions contre les publications polémiques me paraissent assez modérées. Un cadre légal mieux défini aidera sûrement à éviter les avis « informels ».
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