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Paroles de féministes et militants LGBT au Kazakhstan

À l'occasion de la semaine de lutte contre les violences domestiques, des féministes et militants LGBT au Kazakhstan racontent leur quotidien. Condamnés par la société, ils prennent la parole pour décrire la honte, la liberté et les railleries.

Militants Kazakhstan manif
Les militants tentent de sensibiliser la société à l'orientation sexuelle "non traditionnelle" et de la rendre plus tolérante.

À l'occasion de la semaine de lutte contre les violences domestiques, des féministes et militants LGBT au Kazakhstan racontent leur quotidien. Condamnés par la société, ils prennent la parole pour décrire la honte, la liberté et les railleries.

Novastan reprend et traduit ici un article publié le 2 février 2018 par le média kazakh The Village.

Gulzada Serzhan, Cofondatrice de l'initiative féministe kazakhe « Feminita », militante des droits humains

"J’ai toujours été féministe, mais j’ai commencé à me qualifier comme telle lorsque j’ai rencontré d’autres personnes partageant les mêmes idées, qui m’ont recommandé de lire des articles scientifiques sur le féminisme. J'ai aussi suivi des cours sur les droits de l'Homme : Nouvelle génération de défenseurs des droits de l'Homme du Kazakhstan.

Mon mode de vie et ma vision du monde ne sont pas si différents des autres, car ma vision du monde, de façon générale, est acceptée. Je ne pense pas que quelqu'un ait plus de privilèges pour envisager le contraire. Je ne peux pas dire que j’ai une fois ressenti la pression du grand nombre. Mon estime de soi a toujours été élevée, grâce à mes parents, qui m’ont aimée et soutenue.

Je suis lesbienne et avant, pour des raisons de sécurité, je le cachais. Lorsque j’ai finalement compris ma sexualité et que j’ai étudié les droits de l'Homme, je suis devenue une militante LGBT et j’ai été capable de faire mon coming-out. Certaines personnes peuvent me reprocher de ne pas cacher mon orientation sexuelle. Mais cela ne changera pas mon essence. Me condamner est inutile.

Lire aussi sur Novastan : Un rassemblement féministe autorisé pour la première fois au Kazakhstan

Ce qui me choque le plus, ce sont les attaques de certains hommes contre des Kazakhes dans le but de donner une leçon. Ces hommes ont non seulement gardé le silence pendant les rassemblements, mais ont également appliqué sans vergogne les techniques de propagande pour ajouter de la misogynie à propos des questions de propriété de la terre.

Par exemple, la chaîne principale de l’État a expliqué que « les terres ne seront pas distribuées aux étrangers et aux Kazakhes qui ont épousé des étrangers » ou que « les exigences des hommes (!) ont été examinées lors d’une réunion du gouvernement ». Et oui, il s'avère que seul le problème de la terre préoccupe les hommes et que les femmes, à l'unisson, courent distribuer cette terre aux étrangers. Est-ce que ces hommes sont allés au rassemblement ? Je suis une lesbienne, une femme kazakhe, je me suis rendue avec d’autres Kazakhes lesbiennes au rassemblement autorisé le 21 mai 2017, dont l'existence même est niée par une partie de la population.

La « honte » est une émotion personnelle qui n’est pas imposée à autrui. La « honte » n'a toujours pas de nationalité. On me demande de faire ou de ne pas faire certaines choses. Par exemple, ne mentez pas, abstenez-vous de calomnier, soyez juste. Et reprocher à la fille ou une femme avec son mari uniquement parce qu'elle est kazakhe est une honte. Il n'est pas nécessaire d'inventer une fabuleuse image d'une fille kazakhe dominée par l'ombre de certains hommes. Si je dis que je suis aussi une femme kazakhe, vous devrez en prendre note."

Alina Nevidimko, Féministe et désigner

"Nous aurons toujours tort, nous serons toujours coupables, peu importe notre apparence, ce que nous faisons, quoi que nous disions. Malheureusement, le Kazakhstan a de fortes traditions et il est courant de penser que les femmes devraient se comporter d'une certaine manière, ce qui est pratique, en particulier pour les hommes. Cela détruit complètement l'individualité féminine : sa créativité, ses loisirs, ses opinions, toutes les caractéristiques positives qu'une femme pourrait posséder et possède, qui empêcheraient de faire d’elle un mouton soumis.

En fait, au Kazakhstan, traditionnellement, les Kazakhs voient la femme ou la fille comme une personne sans caractère et faible : baissant le . . .

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