Après l'interdiction par Astana de l'importation de pétrole russe, l'industrie d’extraction et de transformation du pétrole russe risque de perdre une part importante du marché kazakh et du marché centrasiatique.
Novastan reprend et traduit ici un article initialement publié par le site d'informations russe Oil Capital.
L’industrie d’extraction et de transformation du pétrole russe risque de perdre une part importante du marché kazakh et du stratégique marché d'Asie centrale. Après avoir achevé la modernisation de ses principales raffineries, le Kazakhstan a désormais l'intention de n'importer que le strict minimum de carburant russe. Astana entend utiliser cette situation de crise avec Moscou pour tenter de modifier en profondeur ses relations bilatérales avec son partenaire russe.
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L'été dernier, le ministère de l'Énergie du Kazakhstan a décidé de limiter les importations de carburant en provenance de Russie. Le décret n°262 « relatif aux questions d’approvisionnement d’hydrocarbures depuis la Fédération de Russie vers la République du Kazakhstan » a été publié le 17 août sur le site du journal officiel « Pravda Kazakhstan ». Ce décret, qui est entré en vigueur dix jours après la date de sa publication, interdit pour une période de 3 mois la livraison par transport ferroviaire de carburant en provenance de Russie.
Saturation du marché kazakh
Comme l’a affirmé le ministre de l’Énergie, Kanat Bozoumbaïev, l'augmentation de la production des raffineries kazakhes pourrait causer une saturation du marché d'ici fin 2018. Les surplus d'essence atteindraient alors 500 000 tonnes et la capacité de stockage ne serait pas suffisante.
Les restrictions risquent d’affecter les sociétés Rosneft, Gazprom, Roussneft et Lukoil ainsi que d'autres acteurs du marché tels que Transnefteproduct, Neftekhim Service ou d'autres raffineries. Ces sociétés russes fournissent des dérivés du pétrole non seulement au Kazakhstan mais y font aussi transiter leur pétrole pour les acheminer vers certains États au sud de l'Asie centrale, notamment l’Afghanistan. Au total, l’enjeu porte sur plusieurs millions de tonnes par an.
Une décision éminemment politique
Selon Oil Capital, cette offensive sur le lucratif secteur des hydrocarbures russes revêt un caractère ostensiblement public et politisé. Le ministère de l'Énergie kazakh a publié en mai dernier sur son site officiel le projet d'ordonnance interdisant l'importation de carburant. Ce projet avait été soumis à une consultation publique, ce qui constituait une première en 27 années d’indépendance du pays.
Il est difficile d’évaluer si les médias locaux et les experts ont réellement eu leur mot à dire dans ce débat public. Des représentants officiels des organes gouvernementaux, de la compagnie nationale de gaz et de pétrole KazMunayGas, d’acteurs du secteur et de lobbys ont pris à plusieurs reprises position en faveur de l'embargo. Dans un climat de . . .
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