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Nicolas Faye nommé ambassadeur de France au Kirghizstan

Le 10 septembre dernier, Nicolas Faye, nommé nouvel ambassadeur au Kirghizstan, remet ses lettres de créance au président Sadyr Japarov. Il succède à François Delahousse, de qui il se distingue par un parcours marqué par des missions diplomatiques dans les Balkans.

Nicolas Faye Sadyr Japarov Ambassadeur de France au Kirghizstan
L'ambassadeur Nicolas Faye et le président kirghiz Sadyr Japarov. Photo : Ambassade de France au Kirghizstan / Facebook.

Le 10 septembre dernier, Nicolas Faye, nommé nouvel ambassadeur au Kirghizstan, remet ses lettres de créance au président Sadyr Japarov. Il succède à François Delahousse, de qui il se distingue par un parcours marqué par des missions diplomatiques dans les Balkans.

Dès son arrivée, Nicolas Faye a affirmé son intention de « consolider la bonne dynamique de [nos] relations bilatérales dans les domaines politique, économique et culturel ». Cet effort de renforcement des liens s’inscrit dans la continuité des récentes rencontres entre le président français Emmanuel Macron et le président kirghiz Sadyr Japarov, notamment celle de novembre 2023 à Paris.

La récente visite d’Emmanuel Macron au Kazakhstan et en Ouzbékistan souligne la volonté française de renforcer sa présence en Asie centrale. Quant à elle, « la relation avec le Kirghizstan se développe », explique Nicolas Faye auprès de Novastan, mentionnant la participation du président Sadyr Japarov à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.

Ce renforcement de la position française bénéficie de l’ouverture du Kirghizstan à de nouveaux partenariats. La participation du pays à un nouveau sommet pour la protection des pôles se révèle ainsi un signe en faveur d’une « coopération régionale croissante pour affronter les défis communs dans le domaine de l’environnement, de la sécurité et de la connectivité. »

La coopération à tous les niveaux

A cette coopération internationale s’ajoute une recherche de partenariats économiques. Lors d’un récent forum économique, le président Sadyr Japarov a d’ailleurs discuté avec des représentants d’entreprises françaises, évoquant des partenariats potentiels avec Total Énergie et Électricité de France dans le cadre de la transition énergétique kirghize.

« Je note un intérêt croissant de nos entreprises, notamment celles qui sont déjà implantées au Kazakhstan et en Ouzbékistan, pour le Kirghizstan qui est en plein développement et qui est ouvert au renforcement des relations avec l’Europe », explique ainsi le nouvel ambassadeur.

Lire aussi sur Novastan : Sadyr Japarov et Emmanuel Macron consolident les liens entre la France et le Kirghizstan

Un autre chantier central pour ce dernier, celui de la culture : « Je me mobilise pour stabiliser la situation du français, qui n’est pas brillante, et développer les échanges universitaires. » L’implantation du français dans la région souffre en effet d’un manque de moyens, malgré des échanges universitaires qui se développent de plus en plus depuis 2020.

La mise en place de bourses de mobilité par l’organisme public Campus France, de partenariats Erasmus et de l’implantation de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale (IFEAC) favorisent le partage de savoir et les échanges culturels, Bichkek devenant « une destination importante pour les jeunes français souhaitant apprendre le russe dans de bonnes conditions ». L’ambassadeur veut poursuivre les efforts, mentionnant la création d’un Institut culturel franco-allemand à Bichkek, dans le cadre du Traité d’Aix-la-Chapelle, ainsi que la promotion de la langue française dans le pays.

Concurrences et rivalités : la France face aux puissances internationales

Dans un contexte où la Russie conserve des liens étroits avec le Kirghizstan, la nomination de Nicolas Faye, dont le parcours s’est notamment caractérisé par des missions dans la région des Balkans, peut apparaître comme un signe de durcissement de la position française. L’ambassadeur nuance cependant cette perspective : « Il ne faut pas donner à ma nomination plus de signification qu’elle n’en a. […] J’ai l’habitude de travailler dans des environnements géopolitiques complexes, comme les Balkans, et cela m’intéresse beaucoup. »

Quant à la possibilité de conditionner les relations franco-kirghizes à une prise de distance avec la Russie, Nicolas Faye reste prudent : « Ce serait assez présomptueux de notre part. Le Kirghizstan est un État indépendant, fier de son histoire, qui aspire à consolider sa souveraineté et son intégrité territoriale. Nous ne pouvons que le soutenir en ce sens. »

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Il demeure néanmoins que consolider la position de la France dans la région ne sera pas aisé, notamment face à une Chine qui s’impose comme un partenaire incontournable pour le pays centrasiatique. Par ailleurs, au-delà des objectifs nationaux, Nicolas Faye doit également prendre en considération la stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale. Si celle-ci dénonce les dérives autoritaires du régime en place, les coopérations économiques se creusent, un accord ayant été signé pour en sceller les modalités.

« Nous coopérons déjà bien avec nos amis allemands et la délégation de l’Union européenne au Kirghizstan. Nous avons intérêt à nous présenter en ‘équipe européenne’ pour pouvoir peser davantage », explique-t-il. Pour le moment néanmoins, les relations franco-kirghizes s’insèrent encore largement dans un cadre bilatéral plutôt qu’européen, les visites présidentielles effectuées par Emmanuel Macron se faisant avant tout au nom de la France.

Eva Montford
Rédactrice pour Novastan

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