Parti à vélo de Rennes au mois de mai dernier, le Breton Laurent Mahé est arrivé mi-août au Kazakhstan. Une aventure sportive et humaine de 7 500 kilomètres, officiellement saluée par la municipalité d’Almaty, ville jumelée avec la capitale régionale bretonne.
En mai dernier, Laurent Mahé s’était fixé un défi : relier Rennes à Almaty, au Kazakhstan, à vélo. Le 16 septembre dernier, place de l’Indépendance à Almaty, l’objectif du Français était atteint. Avec lui, le tourbillon des honneurs officiels : présence du maire d’Almaty et du consul de France de la ville, photos de groupe avec le chapan, l’habit traditionnel du Kazakhstan et bouquet de fleurs, devant deux jeunes femmes en costume traditionnel.
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En apothéose, la lecture d’une lettre de Nathalie Appéré, la maire socialiste de Rennes, à son homologue d’Almaty. Une journée mémorable pour le Français, sollicité de toutes parts ce jour-là pour accorder des interviews.
« J’ai eu de la chance »
Atteindre la capitale du sud du Kazakhstan était l’ultime objectif du périple de Laurent Mahé à travers l’Europe, les Balkans, la Turquie, le Caucase et l’Asie centrale. Le cycliste français l’a atteint après avoir pédalé seul pendant cinq mois, sur des routes secondaires pas toujours goudronnées, livré au hasard des rencontres. « J’ai eu de la chance. Je ne suis tombé que sur de bonnes personnes. Mon seul regret : l’impossible traversée de l’Iran à cause des restrictions de visas imposées par l’épidémie de Covid-19. À la place, j’ai découvert la Géorgie », décrit-il à Novastan.
Son entrée au Kazakhstan, Laurent Mahé l’a racontée sur son blog. C’était le 13 août au poste-frontière de Chymkent. Après des négociations serrées avec les autorités kazakhes, il a été l’unique touriste français à obtenir un visa d’entrée cet été. Tous les autres visas étaient délivrés au titre de l’activité du monde des affaires ou de l’extraction minière.
De son itinéraire kazakh, le Rennais a retenu « les étendues désertiques entre Chymkent et Kyzylorda » mais aussi « l’accueil : on m’a fait des cadeaux de pastèque ou de bouteilles d’eau, des invitations à boire le thé qui se transformaient en véritable repas avec concombres, gâteaux et bonbons ! », décrit-t-il. « J’ai eu droit aux verres de vodka qu’on boit cul sec en disant « Nazdrovia ». Sur les routes désertiques de campagne, on me trouvait exotique. Des inconnus m’ont arrêté pour faire des selfies et me mettre un billet dans la poche », ajoute Laurent Mahé.
« Beaucoup de bienveillance et de générosité »
« J’ai senti beaucoup de bienveillance et de générosité chez mes interlocuteurs, notamment pour me dépanner après des crevaisons en séries », décrit le cycliste français. La bienveillance venait-elle de ses drapeaux français et kazakh accrochés à l’arrière de la carriole? « Malheureusement je les ai perdus en route sur les chemins trop cabossés », explique Laurent Mahé.
Toujours est-il qu’il s’est fait beaucoup d’amis pendant son voyage. Sur son compte Instagram, Laurent Mahé a désormais plus de followers en Asie centrale qu’en France. « La première question qu’on me posait quand j’arrivais quelque part à vélo, c’était : D’où viens-tu ? Quand je répondais, cela leur évoquait Paris, explique le Français.
« La France est aussi associée aux airs de chansons. Mes interlocuteurs connaissent les noms de Mireille Mathieu, Joe Dassin, Patricia Kaas, Lara Fabian. Pour me faire plaisir, certains m’ont abordé avec une phrase apprise à l’école « Bonjour Monsieur, comment ça va ? ». C’était amusant. En ville, j’ai vu aussi des enseignes qui empruntent un nom français, symbole de luxe et de mode », ajoute Laurent Mahé.
Un cadeau à remettre en mains propres à Rennes
Le Français a parcouru plusieurs milliers de kilomètres malgré la présence du coronavirus. Interrogé sur le sujet, Laurent Mahé dit ne pas l’avoir ressenti. Il a vu à la fois un paysan porter le masque dans son champ en train de labourer et des voyageurs dans un autobus n’en portant pas. « À l’entrée des centres commerciaux kazakhs, on exigeait le pass sanitaire kazakh. Bien que je n’aie que l’application française du pass sanitaire, j’ai pu entrer sans problèmes », décrit-il.
Laurent Mahé reste cependant au Kazakhstan quelques temps. Allégé de son vélo et sa carriole d’une vingtaine de kilos confiés à un Breton d’Almaty, l’ambassadeur breton est passé à une autre manière de voyager au Kazakhstan. Après Almaty, il a découvert Semeï, Pavlodar, Nur-Sultan, Atkaou… Laurent Mahé profite de son visa touristique jusqu’au 1er novembre. De retour en France, il remettra à la mi-novembre à Rennes le cadeau d’Almaty à l’élue bretonne : un bijou ancien.
Catherine Verger
Rédactrice pour Novastan
Relu par Anne Marvau
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