A Souusamyr, dans l’Ouest du Kirghizstan, une femme préserve l’héritage du légendaire lutteur de l’époque soviétique Kojomkoul Kaba Ouulou.

Kojomkoul Kaba Ouulou était un légendaire lutteur kirguiz qui a vécu dans la vallée de Souusamyr. Né en 1888, il s’est éteint à l’âge de 67 ans en 1955. Il mesurait deux mètres 36 pour 208 kilos.

Il n’a pas pris part aux deux guerres mondiales à cause de ses conditions de santé : il est resté dans son village pour s’occuper de ses habitants. Kojomkoul Kaba Ouulou a gagné toutes les compétitions de force et de lutte auxquelles il a participé.

Un musée est consacré à son histoire dans le village du Souusamyr. Le musée est d’ailleurs l’ancienne maison de l’athlète : il a été inauguré en 1989, en l’honneur de son 100ème anniversaire. D’énormes pierres pesant entre 600 et 700 kilos peuvent être trouvées non loin du musée, que l’athlète portait facilement sur ses épaules.

L’homme qui portait son cheval sur son dos

Le musée est aujourd’hui aux soins de Baktygoul Alymkoulova, la femme de son petit-fils. La belle-mère de cette dernière y travaillait auparavant et lui a finalement cédé sa place. Selon les visiteurs, il y a dans le musée une atmosphère particulière rappelant le temps où Kojomkoul Kaba Ouulou y vivait, gardant son esprit et son authenticité.

Cependant, en 2018, l’administration du village a remodelé le musée en l’honneur du 130ème anniversaire de l’athlète. De ce fait, les objets de la maison ont été remplacés par des objets en plastique, faisant perdre un petit peu de son originalité au musée. Toutefois, il a tout de même gardé des objets historiques précieux et d’origine.

Baktygoul Alymkoulova décrit Kojomkoul Kaba Ouulou comme une personne très généreuse, gentille et attentionnée. Il est connu pour l’amour qu’il portait à son cheval : un jour, son cheval ne pouvant plus marcher, il l’a porté sur son dos durant trois kilomètres. C’est cette prouesse qui l’a fait remarquer par les Russes, et rendu célèbre.

Un géant physique et moral

Il a beaucoup contribué au développement du village et au bien-être de ses habitants, construisant, une école afin que les enfants puissent recevoir une éducation, mais aussi un mausolée en l’honneur d’un ami. Malgré son physique, c’était un homme délicat et empathique, qui montrait son amour pour les autres au travers de ses actes.

Baktygoul Alymkoulova a joué un rôle déterminant dans le maintien de l’héritage du musée. Grâce à son dévouement, elle a veillé à ce que l’esprit de Kojomkoul Kaba Ouulou perdure. Selon elle, il n’était pas seulement un géant physique : il était tout aussi grand en termes de gentillesse et d’empathie.

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Le musée du lutteur est un testament de la vie de cet homme remarquable et de l’époque où il a vécu. Au travers des efforts de Baktygoul Alymkoulova, les visiteurs peuvent se connecter avec le passé, et découvrir les valeurs et le mode de vie des gens de cette époque. De tels musées sont cruciaux pour préserver la mémoire et l’héritage, fournissant un lien tangible avec l’histoire afin d’éduquer et d’inspirer les générations futures.

Alina Baïtokova
Rédactrice pour Novastan

Traduit de l’anglais par Vladimir Przybylinski

Édité par Roman Selosse

Relu par Cecile Azadian

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