La Russie débat d’un projet de loi qui quadruplerait le coût d’obtention de la patente, qui permet à certains étrangers de travailler légalement. L’adoption de cette mesure aurait un impact sur des millions de travailleurs, principalement originaires d’Asie centrale.

Selon Spravedlivo.ru, le média officiel du parti conservateur Russie Juste, le montant de la patente, versée par certains étrangers chaque mois, pourrait passer de 1 200 roubles (11,52 euros) à 4 800 (46,10 euros). Ce document permet aux migrants exemptés de visa de vivre et de travailler légalement sur le territoire russe.

Multiplié chaque année par un coefficient déflateur, le prix payé par le migrant est en réalité de 2 724 roubles (26,16 euros) en 2023.

Cependant, ce montant est également affecté par des multiplicateurs supplémentaires, qui varient en fonction de la région où réside le travailleur. Par exemple, en 2023 à Moscou, la patente coûtait 6 600 roubles (63,46 euros), mais au Kamtchatka 7 900 roubles (75,99 euros), indiquent les responsables du parti russe.

Une mesure pour “remplir les caisses et réduire le chômage”

Le chef de la faction du parti à la Douma, Sergueï Mironov, a proposé cette mesure qui, selon lui, permettra d’augmenter les recettes budgétaires pour développer des projets et réduire le chômage dans le pays, reprend Spravedlivo.ru.

En même temps, il réfute l’argument selon lequel la main-d’œuvre étrangère est moins chère et que cela est favorable à l’économie russe. « Depuis quelques années déjà, les migrants, n’étant pas des spécialistes hautement qualifiés, ne gagnent pas moins que les citoyens russes », estime le parlementaire. Cependant, des observateurs nient cette affirmation.

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Le média ouzbek UPL affirme que la décision reflète le fait que “le pays a clairement pris acte de l’inquiétude des citoyens de la Fédération de Russie quant au nombre de travailleurs migrants travaillant en Russie, ainsi que des problèmes de leur adaptation à la société russe”.

Des conséquences sur les transferts de fonds vers les pays d’origine ?

Toujours selon UPL, 3,47 millions de ressortissants étrangers sont venus travailler en Russie, faisant monter à 11,8 millions le nombre d’étrangers sur le territoire russe. 90 % de ces nouveaux arrivants enregistrés sont originaires d’Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Kirghizstan.

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Cette hausse considérable de la patente aurait un impact significatif sur ces migrants et sur le niveau de vie des familles restées sur place, car nombre d’entre elles vivent grâce aux transferts de fonds de leurs proches. Selon les données de 2022, le Kirghizstan et le Tadjikistan font partie des quatre pays dont l’économie dépend le plus des transferts de fonds dans le monde.

Indira Ramírez
Rédactrice pour Novastan

Relu par Charlotte Bonin

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